Sami Kanaan
Pragmatisme Municipal et Transformation de l'ADN Suisse
Panel : The Initiators - Panoramai Geneva
Un Regard Citoyen sur la Complexité de l'IA
Sami Kanaan se présente avec une humilité désarmante qui contraste avec son parcours politique impressionnant : « Je suis un peu l'intrus ici, parce que je ne suis pas du tout un spécialiste de l'IA, même pas du numérique en général. » Il a siégé pendant 14 ans au Conseil administratif (exécutif) de la Ville de Genève et occupé trois fois le poste de maire pendant cette période. Ayant été cinq ans en charge du numérique, il se positionne délibérément comme « un citoyen qui s'intéresse avec ses compétences au numérique en général depuis longtemps, sans être du tout le geek de service. »
Cette posture lui permet d'exprimer une réalité souvent tue dans les conférences techniques : « En tant que citoyen, j'essaie de suivre ce qui se passe en matière d'IA. Autant vous dire que c'est difficile, parce que vous entendez tout et son contraire. Beaucoup d'infos qui font peur, par exemple la perte massive d’emplois, mais aussi une prise de contrôle par ces entreprises voire par l’IA elle-même. Beaucoup aussi de promesses lyriques sur tout ce que ça va miraculeusement améliorer. »
Kanaan identifie deux caractéristiques de la révolution actuelle qui la distinguent des précédentes : « Ce qui est sûr, c'est que ça va très, très vite, y compris dans cette dimension chaotique, et que les chiffres et les montants annoncés d'investissement, d'impact et tout ça, sont vertigineux. »
Les Ruptures Technologiques : un exemple historique genevois
Pour contextualiser la transformation actuelle, Kanaan mobilise l'histoire locale genevoise avec un exemple particulièrement parlant : « L'humanité a toujours eu des ruptures technologiques, et une rupture technologique n'est jamais anodine dans une société. Elle peut être douloureuse. Si on prend l'exemple classique de la machine à vapeur et donc des trains qui remplacent les diligences ou le transport lacustre et fluvial, cela fortement contribué à Genève, par exemple, à la fin économique de la commune des Eaux-Vives, indépendante à une époque. »
Il précise cette transformation: « La commune des Eaux-Vives, où moi-même vis depuis 35 ans, vivait principalement de son port, par lequel arrivaient les marchandises lourdes par bateau, depuis l'autre bout du lac, par exemple les pierres de construction. L'arrivée du train a fait que c'était beaucoup plus rationnel de transporter par train, et une des principales recettes de la commune est donc tombée. Et c’est l’une des raisons principales pour lesquelles la commune a été absorbée par la Ville de Genève dans les années 1930. »
Cette anecdote historique lui permet de conclure : « Les ruptures technologiques ne sont pas anodines, donc il ne faut théoriquement pas avoir peur, puisque l'humanité a l'habitude de les franchir, mais il faut les accompagner de manière adéquate. Simplement ici, c'est la vitesse et l'ampleur, dans tous les domaines de la société. Alors on vit un moment critique. »
Le Paradoxe Suisse : Excellence en Innovation, Dépendance Technologique
Kanaan met le doigt sur une contradiction fondamentale du modèle helvétique. Il commence par reconnaître la position enviable de la Suisse : « La Suisse, j'ai encore vérifié, la Suisse est en tête des classements de l'innovation. Je sais que les entrepreneurs et entrepreneures ici présents risquent de discuter de ce point, mais l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, l'OMPI, WIPO, dit qu'on est le premier pays du monde en innovation et l'IMD nous met en deuxième position. »
Mais il relève immédiatement une contradiction structurelle : « Ce que ces classements ne disent pas, et moi je l'ai beaucoup vécu comme politicien local, mais intéressé par les affaires fédérales, profilé à gauche, socialiste, c'est que l'ADN profond de la Suisse, qui justement ne fonctionne plus maintenant, c'est de compter entièrement sur le marché qui ferait le bon tri naturellement en quelque sorte. »
Kanaan décrit le fonctionnement traditionnel du modèle suisse : « Au sens qu'il y a un marché ouvert, accessible, que si on a l'argent, on peut acheter ce qu'il y a, et que le marché fait le tri en ce qui fonctionne ou pas. Ça peut marcher jusqu’à un certain point si le marché est clean, fair, les règles du jeu sont à peu près stables, et qu'effectivement si vous avez les moyens, la Suisse est un pays riche, ceux qui ont du talent gagnent, ceux qui n'en ont pas achètent, et ceux qui ne font pas la preuve du marché échouent. Et tant pis si ceux qui échouent sont d'ici et qu'on achète des solutions ailleurs, par exemple le fait que la Confédération confie ses données à des grandes entreprisses étrangères comme Microsoft, Amazon ou Ali-Baba. »
Il identifie le cœur idéologique du système : « L'ADN profond du Parlement à Berne, donc la majorité, c'est du non-interventionnisme. » Cette doctrine, longtemps fonctionnelle, atteint aujourd'hui ses limites.
La Prise de Conscience : Des Aciéries aux Puces IA
Kanaan raconte un exemple parlant révélant le changement de paradigme : « Récemment, il y a eu un débat qui n'a rien à voir avec l'IA, très intéressant, c'était la crise de l'une des dernières entreprises de sidérurgie en Suisse, une aciérie. La plupart ont disparu, face à la concurrence, notamment asiatique. Pour la première fois, une majorité du Parlement, donc la droite, a demandé au gouvernement, contre ses habitudes, d'intervenir pour sauver cette aciérie. C'est totalement antinomique avec l'ADN de la Suisse. Mais pourquoi ? »
La réponse révèle une évolution conceptuelle majeure : « Parce que peu à peu, la Suisse, enfin peu à peu, avec la crise notamment de la pandémie, puis ensuite la crise énergétique avec la guerre en Ukraine, on s'est rendu compte de la notion d'infrastructure critique mais aussi de rupture des outils classique du marché, en raison de facteurs géopolitiques. On avait complètement oublié cette notion. La dépendance totale que nous avons par exemple pour la chaîne d'approvisionnement des médicaments ou pour l'énergie. »
Cette prise de conscience s'étend au numérique : « Et que justement les règles du marché ne sont plus aussi « fair » qu'elles auraient pu l'être supposément, et qu'on risque de décrocher et de perdre nos accès même quand on est riche. Parce qu'on est seul. »
Kanaan formule alors l'un des avertissements les plus percutants du panel : « Et ça a été dit aujourd'hui, on a beau avoir l'argent, si les États-Unis décident de réserver leur matériel Nvidia aux États-Unis, c'est mort. Même chose potentiellement avec les Chinois. Et du coup, la Suisse se réveille un peu en ayant froid, comme ça, en frissonnant. Qu'est-ce qu'on fait ? »
Le Dilemme Géopolitique Suisse
L'ancien maire décrit avec lucidité l'inconfort de la position helvétique dans le nouvel ordre mondial : « La Suisse déteste choisir. Elle déteste choisir entre la Chine et les États-Unis, entre l'Europe et l'Afrique. Elle aime bien être bien avec tout le monde. Alors dans le monde d'aujourd'hui, face à une polarisation croissante et des logiques de blocs et d’alliances, c'est un peu compliqué. Donc ce décrochage, il est en train d'être perçu et ça concerne du coup aussi lourdement le numérique. »
Régulation et Innovation : Rejeter l'Opposition Toxique
Kanaan se positionne fermement contre la fausse dichotomie qui paralyse souvent le débat : « Ça, c'est un enjeu clair, il faut une feuille de route. Alors, je ne dis pas qu'il n'y a rien, le Parlement en discute, mais c'est quand même super complexe de trouver un juste milieu entre une approche open bar à la technologie, no limit, au nom de l’urgence de la souveraineté, et donc investir sans restriction, sans cadre de gouvernance ni d'éthique, ou au contraire, tout de suite réguler tout à fond. Cette opposition, elle est toxique. Je sais qu'elle apparaît souvent dans la discussion. On oppose de manière binaire l'innovation et le côté investissement à la régulation. »
Sa recommandation est claire : « Il faut trouver un équilibre et c'est ce qu'on sait faire en Suisse et en Europe. Il faut en faire un atout plutôt qu'un frein. Donc, il ne faut pas essayer d'aller plus vite ou aussi vite que les Américains, par exemple, surtout en ce moment avec leur approche très toxique et complètement démesurée du sujet. Il faudrait peut-être un poil plus lentement, mais mieux et plus loin ensemble. »
Cette approche nécessite un dialogue constant : « Ce qui implique aussi un dialogue actif et intense entre les professionnels, les entrepreneurs-entrepreneures, les spécialistes et les institutions. Il faut leur expliquer les enjeux et il faut trouver un moyen de parler aussi d'éthique, de la gestion des données, parler aussi de la dimension écologique et environnementale de ce domaine et parler aussi des enjeux de société, notamment la fracture numérique, qui est une réalité, y compris dans ce pays. »
La Fracture Numérique : Une Réalité Invisible
Kanaan révèle un problème souvent minimisé : « Le COVID l'a montré de manière brutale : un bon tiers de la population n'est pas à l'aise avec des manipulations de base sur le smartphone. C'est énorme pour un pays qui, par ailleurs, a un degré de connexion de quasi 100%. »
Cette fracture est d'autant plus problématique qu'elle reste invisible : « Les gens qui sont largués n'osent pas le dire, parce que c'est gênant de ne pas être capable de gérer correctement. D’autres ne se rendent même pas compte qu’ils sont largués. » Cette observation révèle une sensibilité sociale qui traverse toute son intervention.
L'Expérience Municipale : Faire du Numérique un Enjeu Politique
Kanaan partage une décision qui fit l’objet de remarques mais qu'il assume pleinement : « Très modestement, et je termine par là et on échangera là-dessus, je ne rentre pas dans les détails, il se trouve que sur les cinq dernières années de mon mandat exécutif qui a duré 14 ans, je me suis occupé du numérique en ville de Genève, et j'ai fait un truc qui paraît un peu superficiel. J'ai mis le numérique dans le nom de mon département. Ça s'appelait le département de la culture et de la transition numérique. »
La réaction ne s'est pas fait attendre : « Qu'est-ce qu'on ne s'est pas moqué de moi ? 'Mais ce n'est pas politique le numérique, mais arrête de faire ton malin, tu ne connais rien, laisse ça aux spécialistes.' Et j'ai décidé que le numérique était politique. »
Cette décision reposait sur une vision claire : « Pour moi, c'est avant tout un enjeu humain, collectif et individuel. C'est un enjeu de gestion du changement interne et externe, et c’est un enjeu de gouvernance et de cadre éthique. Comme je l'ai dit, il y a plein d'enjeux. »
Le bilan est positif : « Et on a fait un très joli boulot qui a été certifié par un Institut indépendant, qui a notamment évalué que nos plans étaient réellement mis en œuvre et en restaient pas au stade d’intentions théoriques. Par ailleurs, nous avons aussi commencé à aborder les questions de souveraineté. »
Souveraineté : De l'Ambition à la Réalité
L'apprentissage le plus important fut la découverte du fossé entre intention et capacité : « Et là, j'ai très vite appris que c'est très joli de vouloir la souveraineté numérique, mais il faut s'en donner les moyens, ça ne se fait pas du jour au lendemain, et il faut clarifier de quoi on parle : équipements, logiciels et applications, données, etc. Comment on gère nos données, comment on introduit l'IA. Mais pour introduire l'IA, il faut gérer ses données. Et là, je dois dire qu'on était au niveau préhistorique. »
Cette franchise brutale révèle un décalage majeur : « Donc, on a fait du travail aussi concret que possible et pas juste du show-off. Mais c'est comme ça qu'on apprend. Et je pense que le dialogue d'aujourd'hui va être certainement très riche là-dessus, comment on peut avancer ensemble. »
Stratégie Nationale : Du Parcellaire au Global
Interrogé sur les investissements publics nécessaires, Kanaan déplore d'abord la fragmentation actuelle : « Ce qui manque encore, même s'il y a des prémices, il y a des éléments de discussion, mais c'est vrai que la discussion aujourd'hui, elle est au niveau suisse, elle donne l'impression d'être parcellaire, c'est-à-dire qu'on réagit à un aspect qu'on a capté. »
Il cite l'exemple du droit d'auteur : « Il y a des interventions intéressantes au Parlement qui font sens, par exemple le droit d'auteur, c'est fondamental. Moi, je me suis occupé de culture avant tout, avant de m'occuper du numérique. Ça paraît presque ringard de parler de droit d'auteur, or c’est essentiel ! Lorsque quelqu'un qui a créé un texte, un écrivain, n'importe, un scientifique, il y a une notion de droit d'auteur, qui avec l'IA, dans sa version brutale, disparaît. »
Le constat global est sévère : « Mais c'est vrai que chaque élément de la discussion est un peu parcellaire, partiel, et donc il manque une stratégie. Comme je l'ai dit, la Suisse, traditionnellement, n'aime pas faire les grands plans, les masterplans. Ce n'est pas le style suisse. Mais là, il en faudrait un. »
Kanaan démontre que la Suisse sait faire quand elle veut : « Et parfois, elle le fait quand même, parce qu'il y a quand même des instruments connus. Par exemple, on prend les écoles polytechniques fédérales, elles font l'objet d'une discussion tous les quatre ans au Parlement avec un Message du Conseil fédéral avec une enveloppe budgétaire et des priorités, Message qui est débattu puis voté, avec ou sans modifications. Quand la Suisse veut faire des masterplans, elle arrive. Il y a un message quadriennal pour la culture, beaucoup plus modeste en l'occurrence, et ainsi de suite. Donc, je pense qu'il faut saisir le Parlement d'un Message plus global sur les enjeux numériques. »
Infrastructure : Apprendre en Faisant
Sur les infrastructures, Kanaan propose une approche réaliste et progressive : « Créer par exemple aussi des centres de calcul en Suisse, qui évidemment seront peut-être 1000 fois plus modestes ou 10 000 fois plus modestes que les Américains, mais acquérir un savoir-faire pour l'améliorer et gagner ainsi en autonomie, c'est ce qu'on a toujours bien fait. »
Cette philosophie valorise l'apprentissage progressif plutôt que la compétition frontale avec les géants technologiques.
Principes Pratiques pour l'IA Administrative
Kanaan partage des leçons concrètes de l'introduction de l'IA dans l'administration municipale : « Sur l'IA, par exemple, on a repris les guidelines de la Confédération dans un premier temps qui rappelaient des choses évidentes. Par exemple, ne mettez pas des données qui ne sont pas publiques. Ça paraît évident, mais il faut parfois rappeler des évidences ! Ou la décision reste humaine, parce qu'il y a au moins la tentation de faire analyser des dossiers de prestations sociales, objectivement plus rapide, les critères de base, parce que oui, on a un droit d'une aide sociale, mais la décision reste humaine. A nouveau, cela paraît évident, mais c'est très important de l’affirmer haut et fort, aussi en termes de responsabilité pour cette décision et donc de capacité de la justifier. »
Ces principes apparemment évidents nécessitent d'être explicitement affirmés pour éviter les dérives de « déshumanisation » des décisions ou de fuite de données internes.
Les Villes comme Laboratoires d'Innovation
Kanaan valorise le rôle spécifique des municipalités : « Quand j'étais élu local, les villes sont souvent des laboratoires. On ne fait pas les lois, les villes. Les lois sont faites au niveau fédéral, ou cantonal, mais en général, dans tous les domaines, pas seulement le numérique, les villes s'exercent à plein de choses, et comme elles ne font pas les lois, souvent ça les rend assez pragmatiques et innovantes pour leur propre fonctionnement et pour la population concernée. »
Il cite des exemples concrets : « Et ce numérique, on a vraiment essayé, par exemple, sur la fracture numérique suite au Covid et à la prise de conscience, on a développé des appels à projet pour qu'il y ait moins de gens largués, parce que, comme vous le savez, c'est comme d'ailleurs l'analphabétisme et l'illettrisme, les gens qui sont largués n'osent pas le dire, parce que c'est gênant de ne pas être capable de gérer correctement. »
L'approche est inclusive : « Et donc, on a fait des projets très intéressants. Non, il ne faut pas avoir honte, mais il ne s'agit pas de forcer tout le monde à être numérique, mais pas non plus que ce soit un obstacle pour la vie en société. Et plein de choses de ce type-là. »
L'Engagement des Entrepreneurs : Un Impératif Démocratique
Kanaan lance un appel vigoureux aux acteurs économiques : « Je rejoins évidemment entièrement, je l'avais dit aussi, Juliane, sur le fait que la force de la Suisse ou de l'Europe, c'est justement de réussir cet équilibre complexe, c’est-à-dire allier justement les aspects de technologie, d'innovation et de business avec un cadre qui n'est pas juste de réguler pour réguler, mais effectivement qui crée la confiance, aussi pour la population. Par exemple, les régulations peuvent être fausses parfois ou contre-productives, donc il faut éviter ça aussi. »
Il insiste sur la nécessité du dialogue avec les parlementaires : « Donc, ça explique aux parlementaires, nous avons un parlement de milice à Berne, qui ont plein de sujets différents. Donc, ce n'est pas évident, mais ce temps-là est nécessaire et il doit venir aussi du terrain justement pour que ce soit crédible. »
Kanaan comprend les réticences mais les juge dangereuses : « Je peux comprendre que les entrepreneurs et les entrepreneures se disent 'non, mais j'ai autre chose à faire'. Je m'occupe de mon entreprise, j'ai déjà assez de problèmes comme ça, etc., de bureaucratie, et puis les politiciens, ils ne comprennent rien. Mais c'est une grave erreur parce qu'on va les perdre. »
Il décrit les deux scénarios catastrophes possibles : « Deux choses l'une, soit ils valident des choses beaucoup trop libérales, dans le mauvais sens du terme, open bar à l'américaine, soit au contraire, ils font la régulation mal faite. C'est ça que je disais, il ne faut pas ralentir, mais il faut avancer ensemble. Ce sera sûrement moins impressionnant que les annonces de Sam Altman ou de Larry Ellison et compagnie. De toute façon, on n'est pas dans ce niveau-là. »
La Critique du Système : Budgets et Priorités
Kanaan termine avec une critique assumée des dysfonctionnements institutionnels : « Donc voilà, il faut trouver absolument un moyen de faire ce dialogue local, fédéral et villes. Il existe quand même la fameuse Administration Numérique Suisse qui est très suisse dans le sens qu’on y retrouve les 3 niveaux institutionnels : la Confédération, les Cantons et les Villes et communes. Un des collègues qui représentait les villes au comité directeur était très agacé, parce que le seul sujet qu'on discute là-bas, ce n'est pas le numérique, c'est la guerre entre les cantons et la confédération sur les budgets. »
Sa conclusion est provocatrice mais révélatrice de ses priorités : « Alors là, effectivement, il y a quelque chose à faire évoluer, parce qu'en ce moment, plutôt qu’acheter juste des armes, par exemple des F-35 qui coûtent trop cher, qui ne serviront à rien et qu'on n'aura jamais, j'aimerais un peu plus d'argent pour le numérique. »
Points clés de la contribution de Sami Kanaan :
Analyse du potentiel basculement de l'ADN suisse : du non-interventionnisme à la reconnaissance des infrastructures critiques
Avertissement géopolitique : la richesse ne garantit plus l'accès aux technologies (Nvidia)
Rejet de l'opposition toxique entre innovation débridée et régulation excessive
Révélation de la fracture numérique : 33% de la population mal à l'aise avec le numérique de base
Plaidoyer pour un message fédéral structuré malgré l'aversion suisse aux masterplans
Appel à l'engagement des entrepreneurs dans le dialogue démocratique
Principe fondamental : la décision reste humaine, notamment pour les prestations sociales
Critique des dysfonctionnements institutionnels et des priorités budgétaires
Valorisation des villes comme laboratoires d'innovation pragmatique